À l’image de la société française, le championnat de France de football alterne donc entre des phases d’ouverture et de fermeture vis-à-vis des joueurs « étrangers » autorisés. Mais, si le championnat de France génère une immigration à la logique purement sportive et aux nationalités peu représentatives de l’ensemble des travailleurs migrants, l’équipe de France est souvent vue quant à elle, depuis les années 1990 notamment, comme « un raccourci d’un siècle d’immigration »[1] lié à l’industrialisation de la France.
La présence de descendants d’immigrés ou d’immigrés naturalisés en équipe de France est en effet visible avant même les années 1930[2], moment où se mettent en place les compétitions internationales et en particulier la Coupe du monde. Seulement, le football n’est pas encore un « ascenseur social » efficient pour les milieux populaires et les enfants de l’immigration industrielle, comme il le sera après guerre. Toutefois, à l’occasion de la Coupe du monde de 1938 se déroulant en France, les « bleus » - avec Alfred Aston (fils d’un Anglais garçon d’écurie à Chantilly), Auguste Jordan (Autrichien naturalisé à la suite de l’Anschluss), Ignace Kowalczyk (Polonais naturalisé), Hector Cazenave (Uruguayen naturalisé), Laurent Di Lorto (d’origine italienne), Abdelkader Ben Bouali (né en Algérie), Raoul Diagne (fils du premier député « noir », Blaise Diagne) et le franco-suisse Roger Courtois - constituent en, quelque sorte, une équipe « Black-Blanc-Beur » avant l’heure, perdant en quarts de finale face à l’équipe d’Italie, futur vainqueur de l’épreuve.
Au cours des années 1950, les enfants d’immigrés polonais ou italiens embauchés dans les mines françaises affirment leur présence dans l’équipe nationale, avec notamment Raymond Kopaszewski (dit « Kopa »)[3], Roger Piantoni, Thadée Cisowski, Léon Glowacki ou encore Marian Wizsniewski. Après le temps des footballeurs professionnels « naturalisés », l’équipe de France entre ainsi dans l’époque des « fils d’ouvriers » et devient alors une alternative possible aux déterminismes sociaux, une « méritocratie républicaine » par le sport dans laquelle émerge certaines figures issues de l’immigration.
Dans les années 1980, Michel Platini, Patrick Battiston (petits-fils d’Italiens), Luis Fernandez (né en Espagne et naturalisé français), Yannick Stopyra (petit fils d’un mineur Polonais), Manuel Amoros (fils d’Espagnols), Bruno Bellone, Jean-Marc Ferreri (fils d’Italiens), Alain Giresse (de mère espagnole) ou encore Jean Tigana (né à Bamako, au Mali) font, à leur tour, les beaux jours de l’équipe de France. Au moment où la question de l’immigration apparaît le plus souvent comme un « douloureux problème »[4] dans le débat public et tandis que le championnat de France voit une résurgence des comportements racistes autour de joueurs d’Afrique subsaharienne[5], les journalistes sportifs Lionel Chamoulaud[6] et Didier Braun[7] présentent en contrepoint une dimension finalement longtemps ignorée de l’équipe de France : sa composition reflète une « intégration réussie » par le sport.
Moins de deux ans après l’arrêté d’expulsion des « sans papier » de l’église Saint-Bernard (août 1996) ayant remis la question des immigrés en situation irrégulière sur les devants de l’actualité, l’équipe de France « Black, Blanc, Beur » - selon l’expression médiatique - remporte la Coupe du monde le 12 juillet 1998. Cet événement sportif « de caractère ludique qui a pris une dimension historique »[8] et son retentissement dans l’opinion permettent alors de mettre en scène la « diversité », le « métissage »[9] de la France, par le biais d’une « foire aux origines »[10] entretenue autour de l’effectif de l’équipe. L’effet « Black, Blanc, Beur », avec comme figure de proue Zinédine Zidane et renvoyant « dos-à-dos adversaires du ballon rond et adversaires des immigrés »[11], attire ainsi rapidement l’attention du monde politique. En effet, comme le souligne Patrick Devidjian, alors député des Haut de Seine, « même si l’intégration ne se fait pas facilement, un événement comme celui-là fait reculer le racisme. L’idée que l’intégration est possible va avancer au sein d’une droite qui jusque-là en doutait… Il y en a un qui a vraiment l’air d’un con, c’est Le Pen » (Libération du 16 juillet 1998).
Depuis 1996, le chef de l’extrême droite française prend en effet régulièrement l’effectif de l’équipe de France comme nouveau vecteur pour médiatiser son traditionnel discours sur l’immigration. Déplaçant le sport sur le terrain de la politique, Jean-Marie Le Pen juge alors « artificiel que l'on fasse venir des joueurs de l'étranger en les baptisant équipe de France », tout en soulignant le fait que les joueurs ne chantent généralement pas l’hymne national « ou, visiblement, ne le savent pas »[12].
Mais avec la victoire de 1998, la « boite de Pandore » médiatique semble définitivement s’ouvrir. Dans le discours des politiques, l’équipe nationale de football tend alors à être instrumentalisée[13] pour fortifier un modèle républicain remis en question, notamment avec la crainte d’un développement du communautarisme à l’anglo-saxone. Aussi, après les trajectoires sociales individuelles de Raymond Kopa, Luis Fernandez ou encore de Michel Platini, qui avaient déjà valeur d’exemples[14], la « génération 1998 » semble opportunément apporter la preuve concrète de l’efficacité d’un « creuset français »[15], d’une « intégration à la française » réussie.
Seulement, l’enthousiasme suscité par l’équipe « Black, Blanc, Beur » retombe comme un soufflé, montrant que cette victoire des « bleus » d’une France « multicolore » n’a finalement créé qu’un « temps suspendu »[16]. Trois ans plus tard, le 6 octobre 2001, toujours au Stade de France, la Marseillaise est sifflée à l’occasion d’un match amical France - Algérie, présenté certes comme une rencontre sportive inédite[17], mais également comme un évènement politique des deux côtés de la Méditerranée compte tenu du passé colonial liant les deux pays. Lors de deux autres match amicaux (France - Maroc du 17 novembre 2007 et France - Tunisie du 14 octobre 2008), La Marseillaise est à nouveau sifflée par de jeunes Français issus de l’immigration, préférant supporter le pays de leurs « origines » : « Il y a trente ans, quand je jouais avec l’équipe de France, La Marseillaise était sifflée sur tous les terrains. Mais à l’époque, les politiques ne s’intéressaient pas au football et ça ne choquait personnes. Aujourd’hui, c’est devenu une obligation, pour un homme politique, en fonction de son étiquette, de se positionner. Une fois encore, le football est pris en otage par le monde politique car cette histoire de sifflets est devenue une affaire politique qui n’a plus rien à voir avec le sport.
Je ne vois pas dans les sifflets qu’on a entendu au Stade de France un manque de respect ou une insulte à la France mais simplement des manifestations contre un adversaire d’un soir, en l’occurrence l’équipe de France, que l’on veut battre. Dans d’autres occasions, je suis certain que les mêmes jeunes qui ont sifflé La Marseillaise chantent l’hymne national quand l’équipe de France dispute un match de l’Euro ou de la Coupe du monde » (Michel Platini, Le Monde, 18 octobre 2008).
Toujours est-il qu’après avoir provoqué un rassemblement patriotique, le football semble alors révéler - voire renforcer[18] - des fractures au sein de la société française et des failles dans le système républicain[19], comme le souligne l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Ghoualmi, à l’issue du match France-Algérie de 2001 : « Ce qui s’est passé au Stade de France est l’expression inconsciente de la frustration de toute une génération, dont l’intégration ne se fait pas très bien. Ils ont avant tout manifesté le désir de s’exprimer vis-à-vis de a société française et ils ont trouvé au Stade de France un terrain favorable »[20].
En marge de ces rencontres, les performances toujours plus médiatisées de l’équipe de France suscitent en retour des commentaires qui n’ont plus aucun lien avec les évènements sportifs et qui visent à créer des différences au sein d’une même nationalité de sportifs. Ainsi, dans un entretien au quotidien israélien Haaretz, le philosophe Alain Finkielkraut juge l’équipe de France « black, black, black, ce qui fait ricaner toute l’Europe » en 2005. Dès lors, l’exigence envers l’équipe nationale de football tend à ne plus être seulement sportive et les « bleus » doivent être, de manière plus ou moins insidieuse, à l’image d’une France « désirée », voire fantasmée.
Au cours des années 1950, les enfants d’immigrés polonais ou italiens embauchés dans les mines françaises affirment leur présence dans l’équipe nationale, avec notamment Raymond Kopaszewski (dit « Kopa »)[3], Roger Piantoni, Thadée Cisowski, Léon Glowacki ou encore Marian Wizsniewski. Après le temps des footballeurs professionnels « naturalisés », l’équipe de France entre ainsi dans l’époque des « fils d’ouvriers » et devient alors une alternative possible aux déterminismes sociaux, une « méritocratie républicaine » par le sport dans laquelle émerge certaines figures issues de l’immigration.
Dans les années 1980, Michel Platini, Patrick Battiston (petits-fils d’Italiens), Luis Fernandez (né en Espagne et naturalisé français), Yannick Stopyra (petit fils d’un mineur Polonais), Manuel Amoros (fils d’Espagnols), Bruno Bellone, Jean-Marc Ferreri (fils d’Italiens), Alain Giresse (de mère espagnole) ou encore Jean Tigana (né à Bamako, au Mali) font, à leur tour, les beaux jours de l’équipe de France. Au moment où la question de l’immigration apparaît le plus souvent comme un « douloureux problème »[4] dans le débat public et tandis que le championnat de France voit une résurgence des comportements racistes autour de joueurs d’Afrique subsaharienne[5], les journalistes sportifs Lionel Chamoulaud[6] et Didier Braun[7] présentent en contrepoint une dimension finalement longtemps ignorée de l’équipe de France : sa composition reflète une « intégration réussie » par le sport.
Moins de deux ans après l’arrêté d’expulsion des « sans papier » de l’église Saint-Bernard (août 1996) ayant remis la question des immigrés en situation irrégulière sur les devants de l’actualité, l’équipe de France « Black, Blanc, Beur » - selon l’expression médiatique - remporte la Coupe du monde le 12 juillet 1998. Cet événement sportif « de caractère ludique qui a pris une dimension historique »[8] et son retentissement dans l’opinion permettent alors de mettre en scène la « diversité », le « métissage »[9] de la France, par le biais d’une « foire aux origines »[10] entretenue autour de l’effectif de l’équipe. L’effet « Black, Blanc, Beur », avec comme figure de proue Zinédine Zidane et renvoyant « dos-à-dos adversaires du ballon rond et adversaires des immigrés »[11], attire ainsi rapidement l’attention du monde politique. En effet, comme le souligne Patrick Devidjian, alors député des Haut de Seine, « même si l’intégration ne se fait pas facilement, un événement comme celui-là fait reculer le racisme. L’idée que l’intégration est possible va avancer au sein d’une droite qui jusque-là en doutait… Il y en a un qui a vraiment l’air d’un con, c’est Le Pen » (Libération du 16 juillet 1998).
Depuis 1996, le chef de l’extrême droite française prend en effet régulièrement l’effectif de l’équipe de France comme nouveau vecteur pour médiatiser son traditionnel discours sur l’immigration. Déplaçant le sport sur le terrain de la politique, Jean-Marie Le Pen juge alors « artificiel que l'on fasse venir des joueurs de l'étranger en les baptisant équipe de France », tout en soulignant le fait que les joueurs ne chantent généralement pas l’hymne national « ou, visiblement, ne le savent pas »[12].
Mais avec la victoire de 1998, la « boite de Pandore » médiatique semble définitivement s’ouvrir. Dans le discours des politiques, l’équipe nationale de football tend alors à être instrumentalisée[13] pour fortifier un modèle républicain remis en question, notamment avec la crainte d’un développement du communautarisme à l’anglo-saxone. Aussi, après les trajectoires sociales individuelles de Raymond Kopa, Luis Fernandez ou encore de Michel Platini, qui avaient déjà valeur d’exemples[14], la « génération 1998 » semble opportunément apporter la preuve concrète de l’efficacité d’un « creuset français »[15], d’une « intégration à la française » réussie.
Seulement, l’enthousiasme suscité par l’équipe « Black, Blanc, Beur » retombe comme un soufflé, montrant que cette victoire des « bleus » d’une France « multicolore » n’a finalement créé qu’un « temps suspendu »[16]. Trois ans plus tard, le 6 octobre 2001, toujours au Stade de France, la Marseillaise est sifflée à l’occasion d’un match amical France - Algérie, présenté certes comme une rencontre sportive inédite[17], mais également comme un évènement politique des deux côtés de la Méditerranée compte tenu du passé colonial liant les deux pays. Lors de deux autres match amicaux (France - Maroc du 17 novembre 2007 et France - Tunisie du 14 octobre 2008), La Marseillaise est à nouveau sifflée par de jeunes Français issus de l’immigration, préférant supporter le pays de leurs « origines » : « Il y a trente ans, quand je jouais avec l’équipe de France, La Marseillaise était sifflée sur tous les terrains. Mais à l’époque, les politiques ne s’intéressaient pas au football et ça ne choquait personnes. Aujourd’hui, c’est devenu une obligation, pour un homme politique, en fonction de son étiquette, de se positionner. Une fois encore, le football est pris en otage par le monde politique car cette histoire de sifflets est devenue une affaire politique qui n’a plus rien à voir avec le sport.
Je ne vois pas dans les sifflets qu’on a entendu au Stade de France un manque de respect ou une insulte à la France mais simplement des manifestations contre un adversaire d’un soir, en l’occurrence l’équipe de France, que l’on veut battre. Dans d’autres occasions, je suis certain que les mêmes jeunes qui ont sifflé La Marseillaise chantent l’hymne national quand l’équipe de France dispute un match de l’Euro ou de la Coupe du monde » (Michel Platini, Le Monde, 18 octobre 2008).
Toujours est-il qu’après avoir provoqué un rassemblement patriotique, le football semble alors révéler - voire renforcer[18] - des fractures au sein de la société française et des failles dans le système républicain[19], comme le souligne l’ambassadeur d’Algérie en France, Mohamed Ghoualmi, à l’issue du match France-Algérie de 2001 : « Ce qui s’est passé au Stade de France est l’expression inconsciente de la frustration de toute une génération, dont l’intégration ne se fait pas très bien. Ils ont avant tout manifesté le désir de s’exprimer vis-à-vis de a société française et ils ont trouvé au Stade de France un terrain favorable »[20].
En marge de ces rencontres, les performances toujours plus médiatisées de l’équipe de France suscitent en retour des commentaires qui n’ont plus aucun lien avec les évènements sportifs et qui visent à créer des différences au sein d’une même nationalité de sportifs. Ainsi, dans un entretien au quotidien israélien Haaretz, le philosophe Alain Finkielkraut juge l’équipe de France « black, black, black, ce qui fait ricaner toute l’Europe » en 2005. Dès lors, l’exigence envers l’équipe nationale de football tend à ne plus être seulement sportive et les « bleus » doivent être, de manière plus ou moins insidieuse, à l’image d’une France « désirée », voire fantasmée.
Fabrice Grognet
Ce texte est extrait d'un texte plus développé, paru dans le catalogue de l'exposition "Allez la France, football et immigration " paru au éd. Gallimard CNHI Musée National du Sport, 2010 et placée sous la direction de Claude Boli,Yvan Gastaut et Fabrice Grognet.
Lire la suite du texte "Le boomerang de la "diversité" sur ce même site Hors/jeu.
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[1] Voir Didier Braun, 2000, « L’équipe de France de football, c’est l’histoire en raccourci d’un siècle d’immigration », Hommes & Migrations n°1226, pp : 50-56.
[2] L’équipe de France existe officiellement à partir de 1904, année de la création de la FIFA (Fédération Internationale de Football Association), tandis que le franco-belge Maurice Vandendriessche, premier joueur d’origine étrangère, sera sélectionné à deux reprises en 1908.
[3] Camille Cottin, à l’époque entraîneur du Club d’Angers, donne ce surnom au jeune Raymond Kopaszewski : « Arrivé au siège du club angevin, il annonce, péremptoire : ‘‘Ce ne sera plus Raymond Kopaszewski, mais Raymond Kopa ! Cela sonne bien et se retient mieux’’. Me voilà définitivement rebaptisé. L’histoire peut se mettre en marche » (Raymond Kopa et Patrice Burchkalter, 2006, KOPA par Raymond KOPA, Paris, Jacob-Duvernet, p :57).
[4] « Les immigrés en France », Le Monde, dossiers et documents, n°115, 13-14 mai 1984, p :1.
[5] Une situation dénoncée notamment à l’époque par les footballeurs camerounais Joseph-Antoine Bell et Roger Milla.
[6] Journal télévisé d’Antenne 2 du 30 Octobre 1985.
[7] Dans une série d’articles de L’Equipe (28, 29, 30 et 31 janvier 1986) intitulée « Touche pas à mon foot », en référence au logo de l’association « SOS Racisme » crée en 1984.
[8] Voir Edgard Morin, 20 juillet 1998, « Une extase historique », Libération.
[9] La notion même de métissage, aujourd’hui utilisée dans le sens commun pour évoquer les adoptions et échanges culturels, implique toutefois celle de pureté originelle et demeure liée au paradigme racial élaboré au XIXe siècle.
[10] Yvan Gastaut, 2008, Le métissage par le foot. L’intégration, mais jusqu’où ?, Paris, Autrement, p : 37.
[11] ibid : 57.
[12] Voir Le Monde, 25 juin 1996.
[13] « Ce terme, « black blanc beur », est pour moi complètement fabriqué. Beaucoup de politiques en ont profité pour parler de la communion entre différentes races et les Français de souche. Cela arrangeait tout le monde. Mais la réalité est autre et c’est un peu dommage » Jean-Alain Boumsong, L’Equipe magazine n°18759, novembre 2005.
[14] Voir Gérard Noiriel et Stéphane Beaud, 1990, « L’immigration dans le football », Vingtième siècle. Revue d’histoire, Vol.26 n°1, pp : 83-96.
[15] Gérard Noiriel, 1998, Le creuset français, Paris, Seuil.
[16] Michel Schifres, 11 juillet 1998, Le Figaro.
[17] Premier match de l’histoire entre les sélections « A » des deux pays.
[18] A l’issue du match France-Algérie du 6 octobre 2001, un sondage IPSOS (effectué le 12 et 13 octobre) révèlent alors que 56% des Français jugent les incidents «graves, car ils témoignent des difficultés d'intégration d'une partie de la population française d'origine musulmane».
[19] Voir Yvan Gastaut, 2008, « Le sport comme révélateur des ambiguïtés du processus d’intégration des populations immigrées : le cas du match de football France-Algérie », Sociétés Contemporaines n°69, pp. 49-72.
[20] Mohamed Ghoualmi in Aomar Baghzouz, 2004, « France-Algérie : rejouer le match ? », Outre-Terre n°8, pp : 191-194.
[2] L’équipe de France existe officiellement à partir de 1904, année de la création de la FIFA (Fédération Internationale de Football Association), tandis que le franco-belge Maurice Vandendriessche, premier joueur d’origine étrangère, sera sélectionné à deux reprises en 1908.
[3] Camille Cottin, à l’époque entraîneur du Club d’Angers, donne ce surnom au jeune Raymond Kopaszewski : « Arrivé au siège du club angevin, il annonce, péremptoire : ‘‘Ce ne sera plus Raymond Kopaszewski, mais Raymond Kopa ! Cela sonne bien et se retient mieux’’. Me voilà définitivement rebaptisé. L’histoire peut se mettre en marche » (Raymond Kopa et Patrice Burchkalter, 2006, KOPA par Raymond KOPA, Paris, Jacob-Duvernet, p :57).
[4] « Les immigrés en France », Le Monde, dossiers et documents, n°115, 13-14 mai 1984, p :1.
[5] Une situation dénoncée notamment à l’époque par les footballeurs camerounais Joseph-Antoine Bell et Roger Milla.
[6] Journal télévisé d’Antenne 2 du 30 Octobre 1985.
[7] Dans une série d’articles de L’Equipe (28, 29, 30 et 31 janvier 1986) intitulée « Touche pas à mon foot », en référence au logo de l’association « SOS Racisme » crée en 1984.
[8] Voir Edgard Morin, 20 juillet 1998, « Une extase historique », Libération.
[9] La notion même de métissage, aujourd’hui utilisée dans le sens commun pour évoquer les adoptions et échanges culturels, implique toutefois celle de pureté originelle et demeure liée au paradigme racial élaboré au XIXe siècle.
[10] Yvan Gastaut, 2008, Le métissage par le foot. L’intégration, mais jusqu’où ?, Paris, Autrement, p : 37.
[11] ibid : 57.
[12] Voir Le Monde, 25 juin 1996.
[13] « Ce terme, « black blanc beur », est pour moi complètement fabriqué. Beaucoup de politiques en ont profité pour parler de la communion entre différentes races et les Français de souche. Cela arrangeait tout le monde. Mais la réalité est autre et c’est un peu dommage » Jean-Alain Boumsong, L’Equipe magazine n°18759, novembre 2005.
[14] Voir Gérard Noiriel et Stéphane Beaud, 1990, « L’immigration dans le football », Vingtième siècle. Revue d’histoire, Vol.26 n°1, pp : 83-96.
[15] Gérard Noiriel, 1998, Le creuset français, Paris, Seuil.
[16] Michel Schifres, 11 juillet 1998, Le Figaro.
[17] Premier match de l’histoire entre les sélections « A » des deux pays.
[18] A l’issue du match France-Algérie du 6 octobre 2001, un sondage IPSOS (effectué le 12 et 13 octobre) révèlent alors que 56% des Français jugent les incidents «graves, car ils témoignent des difficultés d'intégration d'une partie de la population française d'origine musulmane».
[19] Voir Yvan Gastaut, 2008, « Le sport comme révélateur des ambiguïtés du processus d’intégration des populations immigrées : le cas du match de football France-Algérie », Sociétés Contemporaines n°69, pp. 49-72.
[20] Mohamed Ghoualmi in Aomar Baghzouz, 2004, « France-Algérie : rejouer le match ? », Outre-Terre n°8, pp : 191-194.